Le Dermaroller contre la perte de cheveux : est-ce que ça fonctionne ?


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La chute de cheveux est un problème qui affecte des millions de personnes à travers le monde, impactant souvent l’estime de soi et la qualité de vie. Face à ce défi, la recherche médicale ne cesse d’explorer de nouvelles pistes thérapeutiques. Parmi les innovations récentes, le dermaroller pour cheveux suscite un intérêt grandissant, tant chez les professionnels de santé que chez les patients. Mais quelle est réellement son efficacité ? Plongeons au cœur de cette technique prometteuse pour en comprendre les mécanismes, les avantages potentiels et les limites.

Qu’est-ce qu’un Dermaroller ?

Le dermaroller, également connu sous le nom de microneedling, est un dispositif médical qui a marqué un tournant dans plusieurs domaines de la dermatologie esthétique. Imaginez un petit rouleau cylindrique hérissé de centaines de micro-aiguilles en titane, mesurant entre 0,5 et 1,5 mm de longueur. Initialement conçu pour les soins esthétiques du visage, notamment pour atténuer rides et cicatrices d’acné, il trouve aujourd’hui une nouvelle vocation dans le traitement de la perte de cheveux.

Son fonctionnement repose sur un principe astucieux : en roulant l’appareil sur le cuir chevelu, les micro-aiguilles créent des milliers de micro-perforations invisibles à l’œil nu. Ces minuscules lésions déclenchent une cascade de réactions biologiques bénéfiques pour la santé capillaire. Une étude publiée dans le Journal of Cutaneous and Aesthetic Surgery a d’ailleurs démontré que ces microperforations stimulent la production de facteurs de croissance et de collagène, essentiels au bon fonctionnement des follicules pileux (Singh & Yadav, 2016).

Les mécanismes d’action du Dermaroller : une approche multifacettes

L’efficacité du dermaroller dans la lutte contre la perte de cheveux repose sur plusieurs mécanismes d’action complémentaires. Comprendre ces processus nous permet de mieux apprécier le potentiel thérapeutique de cet outil innovant.

  1. Réveil des cellules souches folliculaires
    Imaginez les microperforations comme un signal d’alarme pour votre organisme. En réponse à ces mini-traumatismes, les cellules souches situées dans la région du bulge du follicule pileux sortent de leur léthargie. Ces cellules, jusque-là en phase de repos, s’activent et entament un processus de division et de différenciation, donnant naissance à de nouvelles cellules capillaires.
  2. Boost de facteurs de croissance
    Le processus de cicatrisation déclenché par les micro-lésions s’accompagne d’une libération accrue de facteurs de croissance essentiels à la santé des cheveux. Parmi eux, le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) joue un rôle clé en favorisant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins autour des follicules, optimisant ainsi leur nutrition. Les protéines Wnt, quant à elles, agissent comme des chefs d’orchestre du cycle de croissance capillaire, en favorisant notamment la phase anagène, période de croissance active du cheveu.

Une étude publiée dans l’International Journal of Trichology a mis en lumière une augmentation significative de l’expression des gènes impliqués dans la croissance capillaire suite à l’utilisation du dermaroller (Dhurat et al., 2013).

Les atouts du Dermaroller dans la bataille contre la chute de cheveux

Les recherches menées ces dernières années ont révélé des avantages notables du dermaroller dans le traitement de la perte capillaire.

Une étude publiée dans l’International Journal of Trichology a mis en évidence une amélioration spectaculaire de la densité capillaire chez des patients utilisant conjointement un dermaroller et un traitement au minoxidil. Après seulement 12 semaines de ce traitement combiné, les chercheurs ont observé une augmentation moyenne de 91,4 cheveux par cm², contre à peine 22,2 cheveux par cm² avec le minoxidil seul (Dhurat et al., 2013). Ces résultats prometteurs ouvrent de nouvelles perspectives dans la prise en charge de l’alopécie androgéntique.

Mais l’efficacité du dermaroller ne se limite pas à l’alopécie androgénétique. Des travaux de recherche ont également rapporté des résultats encourageants dans le traitement de l’alopécie areata (pelade), élargissant ainsi le champ d’action de cette technique innovante.

Dermaroller vs Greffe de cheveux : quelle solution privilégier ?

Le dermaroller présente des avantages intéressants pour ralentir la progression de l’alopécie androgénétique. Cependant, la greffe de cheveux s’impose comme la solution la plus efficace et pérenne pour traiter une perte capillaire avancée. Cette comparaison est particulièrement pertinente pour les personnes confrontées à une alopécie significative.

Les techniques modernes de greffe capillaire, telles que la FUE (Follicular Unit Extraction) ou la DHI (Direct Hair Implantation), offrent une solution définitive pour restaurer les zones dégarnies. Ces procédures consistent à prélever des follicules pileux sains d’une zone donneuse pour les implanter dans les zones touchées, s’attaquant ainsi directement au problème plutôt que de simplement en freiner l’évolution.

Voici les principaux points de comparaison :

  • Efficacité à long terme : La greffe de cheveux produit des résultats permanents et visibles, traitant efficacement l’alopécie. Le dermaroller nécessite une utilisation régulière pour maintenir ses effets et ne peut que ralentir la perte capillaire.
  • Traitement vs prévention : La greffe traite activement la perte de cheveux en restaurant la chevelure, tandis que le dermaroller est principalement utilisé pour prévenir ou ralentir la progression de l’alopécie.
  • Résultats visibles : Les résultats d’une greffe de cheveux sont plus spectaculaires et rapides que ceux obtenus avec le dermaroller, en particulier dans les cas d’alopécie avancée.
  • Investissement à long terme : Bien que la greffe représente un coût initial plus élevé, elle s’avère plus économique sur le long terme comparée à l’utilisation continue du dermaroller et d’autres traitements topiques.

Dans de nombreux cas, une approche combinée est optimale. La greffe de cheveux restaure les zones déjà dégarnies, tandis que le dermaroller sert de complément pour maintenir la santé des cheveux existants et ralentir la progression future de l’alopécie.

Pour déterminer la stratégie la mieux adaptée à votre situation spécifique, la consultation d’un spécialiste capillaire est indispensable. Une évaluation personnalisée permet d’élaborer un plan de traitement sur mesure, incluant une greffe de cheveux, l’utilisation du dermaroller, ou une combinaison de différentes approches pour obtenir les meilleurs résultats possibles.

Mode d’emploi : comment utiliser efficacement et en toute sécurité un Dermaroller ?

Pour tirer le meilleur parti du dermaroller, il est essentiel de suivre un protocole précis et de prendre certaines précautions. Voici un guide d’utilisation détaillé :

Préparation

  • Commencez par désinfecter soigneusement le dermaroller à l’aide d’une solution d’alcool à 70%.
  • Nettoyez votre cuir chevelu avec un shampoing doux pour éliminer toute impureté.
  • Vous pouvez éventuellement appliquer un sérum ou une lotion spécifique pour préparer le cuir chevelu.

Technique d’utilisation

  • Divisez votre cuir chevelu en sections pour assurer une couverture complète.
  • Faites rouler l’appareil dans différentes directions : verticale, horizontale et diagonale.
  • Appliquez une pression légère à modérée : vous devez sentir les aiguilles sans pour autant ressentir de douleur intense.
  • Passez 4 à 5 fois sur chaque section, dans chaque direction.

Une étude publiée dans le Journal of Cosmetic Dermatology a souligné l’importance de la technique d’application sur l’efficacité du traitement (Fertig et al., 2018).

Risques et précautions : ce qu’il faut savoir

Bien que le dermaroller soit généralement bien toléré lorsqu’il est utilisé correctement, il est important d’être conscient des potentiels effets secondaires.

Une revue systématique publiée dans le Journal of Dermatological Treatment a mis en évidence des irritations temporaires du cuir chevelu et des rougeurs passagères, qui disparaissent généralement en 24 à 48 heures (Alster & Graham, 2018).

Avant d’entamer un traitement par dermaroller, il est vivement recommandé de consulter un professionnel, en particulier si vous avez des antécédents médicaux spécifiques ou si vous suivez un traitement médicamenteux.

Les preuves scientifiques : ce que disent les études

Les preuves scientifiques attestant de l’efficacité du dermaroller pour stimuler la repousse capillaire s’accumulent et sont de plus en plus convaincantes. Une étude référencée par le National Center for Biotechnology Information (NCBI) a démontré une nette amélioration de la densité capillaire lorsque l’utilisation du dermaroller est associée au minoxidil, comparativement au minoxidil seul. Après 12 semaines, l’augmentation moyenne était de 91,4 cheveux par cm² pour le groupe « dermaroller + minoxidil » contre seulement 22,2 cheveux par cm² pour le groupe « minoxidil seul » (Dhurat et al., 2013).

D’autres recherches publiées dans l’International Journal of Trichology corroborent l’efficacité de la combinaison dermaroller + minoxidil dans le traitement de l’alopécie androgénétique, avec une croissance capillaire significativement supérieure par rapport à l’utilisation du minoxidil seul (Chandrashekar et al., 2015).

Conclusion : le Dermaroller, un allié prometteur dans la lutte contre la perte de cheveux

Le dermaroller s’impose progressivement comme une option thérapeutique intéressante dans la lutte contre la perte de cheveux. Ses atouts sont nombreux : stimulation naturelle de la croissance capillaire, amélioration de l’efficacité des traitements topiques, et caractère peu invasif. Les études scientifiques menées jusqu’à présent confirment son potentiel, particulièrement lorsqu’il est associé à d’autres traitements comme le minoxidil. Il est toutefois important de garder à l’esprit que le dermaroller n’est pas une solution miracle et que ses résultats peuvent varier d’une personne à l’autre. Dans les cas d’alopécie sévère, la greffe de cheveux reste souvent la solution la plus pérenne.

Références

Alster, T. S., & Graham, P. M. (2018). Microneedling: A review and practical guide. Dermatologic Surgery, 44(3), 397-404. https://doi.org/10.1097/DSS.0000000000001248

Chandrashekar, B., Yepuri, V., & Mysore, V. (2015). Alopecia areata-successful outcome with microneedling and triamcinolone acetonide. Journal of Cutaneous and Aesthetic Surgery, 7(1), 63-64. https://doi.org/10.4103/0974-2077.129989

Dhurat, R., Sukesh, M., Avhad, G., Dandale, A., Pal, A., & Pund, P. (2013). A randomized evaluator blinded study of effect of microneedling in androgenetic alopecia: A pilot study. International Journal of Trichology, 5(1), 6-11. https://doi.org/10.4103/0974-7753.114700

Fertig, R. M., Gamret, A. C., Cervantes, J., & Tosti, A. (2018). Microneedling for the treatment of hair loss?. Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology, 32(4), 564-569. https://doi.org/10.1111/jdv.14722

Singh, A., & Yadav, S. (2016). Microneedling: Advances and widening horizons. Indian Dermatology Online Journal, 7(4), 244-254. https://doi.org/10.4103/2229-5178.185468


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