Perte de cheveux diffuse : quelles solutions ?

C’est quoi la calvitie diffuse ?

La perte de cheveux diffuse désigne une chute capillaire généralisée qui affecte l’ensemble du cuir chevelu. Contrairement à l’alopécie androgénétique, qui entraîne la raréfaction des cheveux sur certaines zones spécifiques (comme les tempes et le sommet du crâne), la calvitie diffuse provoque un amincissement global de la chevelure (Qi & Garza, 2014).

Ce type de chute capillaire touche aussi bien les hommes que les femmes, bien que les femmes y soient légèrement plus sujettes. Des études cliniques ont montré que les femmes représentent une proportion significative des patients consultant pour une perte de cheveux diffuse, avec une moyenne d’âge d’environ 31 ans (Agarwal et al., 2019).

La perte de cheveux diffuse peut être temporaire ou chronique selon ses causes sous-jacentes. Une fois le facteur déclencheur identifié et traité, la repousse peut reprendre naturellement, bien que cela puisse prendre plusieurs mois.

Qu’est-ce qui cause l’alopécie diffuse ?

L’alopécie diffuse peut avoir des origines diverses, mais l’une des causes les plus fréquentes est l’effluvium télogène. Ce dérèglement du cycle capillaire entraîne une chute importante des cheveux sur l’ensemble du cuir chevelu. Cette perturbation, qui s’étend généralement sur une période de deux à quatre mois, peut être déclenchée par différents facteurs :

• Les événements stressants, qu’ils soient physiques ou émotionnels, comme un choc affectif violent (décès d’un proche, accident, rupture) ou un stress intense prolongé (Harrison & Bergfeld, 2009)
• Les changements hormonaux importants liés à la grossesse, l’accouchement, une fausse couche, ou l’arrêt de contraceptifs hormonaux
• Les interventions médicales majeures, notamment celles nécessitant une anesthésie générale
• Les maladies infectieuses significatives telles que la grippe, la typhoïde, la scarlatine, ou même une infection dentaire sévère. Les recherches montrent que jusqu’à 28% des patients présentant une perte de cheveux diffuse souffrent d’infections chroniques sous-jacentes (Agarwal et al., 2019)
• Les carences nutritionnelles importantes, souvent consécutives à des régimes alimentaires restrictifs. Des niveaux bas d’hémoglobine et de ferritine ont été significativement associés à certains types de chute de cheveux diffuse (Agarwal et al., 2019)

Il existe également une autre forme d’alopécie, l’alopécie androgénétique, qui peut évoluer vers une forme diffuse si elle n’est pas prise en charge. Cette variante se manifeste initialement de manière localisée, affectant principalement le vertex et les golfes temporaux chez les hommes, tandis que chez les femmes, elle touche préférentiellement les zones frontales et le vertex (Qi & Garza, 2014).

Quand faut-il s’inquiéter d’une chute de cheveux ?

Pour comprendre quand une chute de cheveux devient préoccupante, il est essentiel de connaître le cycle naturel de croissance capillaire. Ce cycle se décompose en plusieurs phases distinctes :

• La phase de croissance (anagène) : Durant cette période qui peut s’étendre de 1 à 5 ans, le cheveu croît continuellement dans le follicule pileux.
• La phase de transition (catagène) : Cette courte période de trois semaines environ marque un ralentissement significatif, voire un arrêt complet de la croissance du cheveu.
• La phase de repos (télogène) : Pendant 2 à 4 mois, le cheveu cesse totalement sa croissance avant de tomber naturellement.
• Le renouvellement : Un nouveau cycle démarre avec l’apparition d’un nouveau bulbe pileux qui pousse l’ancien cheveu hors du follicule.

Une perte quotidienne de cheveux fait partie du processus naturel de renouvellement capillaire. La norme généralement admise se situe entre 50 et 100 cheveux par jour (Harrison & Bergfeld, 2009). Au-delà de ce seuil, il devient nécessaire de consulter un professionnel pour un diagnostic plus approfondi.

Comment diagnostiquer l’alopécie diffuse ?

Le diagnostic de l’alopécie diffuse repose sur un ensemble d’examens cliniques et biologiques permettant d’identifier la cause sous-jacente de la chute de cheveux et de différencier cette affection d’autres formes d’alopécie, comme l’alopécie androgénétique ou l’alopécie areata.

Le dermatologue commence par un entretien approfondi avec le patient afin d’identifier les éléments déclencheurs potentiels. Plusieurs questions clés sont abordées :

• Depuis quand la chute de cheveux a-t-elle commencé ?
• La chute est-elle soudaine ou progressive ?
• Y a-t-il eu des événements marquants dans les derniers mois (stress intense, maladie, accouchement, perte de poids rapide, changements hormonaux) ?
• La chute est-elle accompagnée de symptômes comme des démangeaisons, une irritation du cuir chevelu ou une sensation de brûlure ?
• Le patient a-t-il des antécédents familiaux d’alopécie ?
• Prend-il des médicaments pouvant influencer la croissance capillaire ?

Un examen clinique du cuir chevelu est ensuite réalisé pour observer la densité des cheveux, leur implantation et leur état général.

Un test de traction peut être pratiqué : il consiste à tirer légèrement sur une mèche de cheveux afin d’évaluer le nombre de cheveux qui se détachent. Une chute excessive peut être un signe d’effluvium télogène (Harrison & Bergfeld, 2009).

Pour approfondir le diagnostic, le spécialiste peut réaliser un trichogramme, qui est un examen microscopique permettant d’analyser la proportion de cheveux en phase de croissance (anagène) et en phase de repos (télogène). La trichoscopie, quant à elle, est une technique d’imagerie qui permet d’examiner le cuir chevelu de manière plus détaillée et de détecter d’éventuelles anomalies du follicule pileux.

Enfin, des analyses sanguines sont souvent prescrites afin de rechercher des carences nutritionnelles (fer, zinc, vitamines B), des déséquilibres hormonaux (thyroïde, testostérone, œstrogènes) ou des maladies sous-jacentes susceptibles de provoquer une chute de cheveux. Les études cliniques ont démontré que l’hypothyroïdie est l’une des conditions médicales les plus fréquemment associées à la perte de cheveux diffuse, présente chez environ 14% des patients (Agarwal et al., 2019).

L’ensemble de ces examens permet d’établir un diagnostic précis et d’orienter le patient vers un traitement adapté.

Comment traiter l’alopécie diffuse ?

La prise en charge de l’alopécie diffuse dépend largement de sa cause sous-jacente. Plusieurs approches thérapeutiques sont disponibles.

Pour les formes aigües ou chroniques dont les causes sont identifiées, le traitement vise d’abord à corriger les facteurs déclenchants. Cela peut inclure la gestion du stress, la correction des carences nutritionnelles, ou le traitement des pathologies sous-jacentes (Harrison & Bergfeld, 2009).

En ce qui concerne l’alopécie androgénétique, deux principales options thérapeutiques sont disponibles : les traitements médicamenteux et les solutions chirurgicales.

Les traitements médicamenteux

Dans le cadre d’une alopécie androgénétique, le Minoxidil est souvent recommandé. Ce traitement topique stimule la microcirculation sanguine du cuir chevelu, prolongeant la phase de croissance des follicules pileux. Son application régulière peut ralentir la chute et améliorer la densité capillaire (Qi & Garza, 2014).

Pour les hommes, le Finastéride, un inhibiteur de la DHT (dihydrotestostérone), peut être prescrit afin de bloquer l’hormone responsable de la miniaturisation des follicules. Toutefois, ce médicament est réservé à un usage masculin en raison de ses effets hormonaux.

La chirurgie capillaire

La transplantation capillaire représente aujourd’hui la solution la plus efficace et durable pour restaurer une chevelure dense. Deux techniques modernes se distinguent particulièrement : la FUE et la DHI, chacune ayant ses spécificités et avantages.

Dans le cadre d’une greffe capillaire FUE, le chirurgien utilise un micro-poinçon de moins d’un millimètre pour extraire individuellement les unités folliculaires de la zone donneuse, située à l’arrière du crâne. Ces follicules sont ensuite triés et préparés méticuleusement avant d’être réimplantés un à un dans les zones à traiter. Cette technique ne laisse pas de cicatrice linéaire et permet une récupération rapide.

La méthode DHI (Direct Hair Implantation) représente l’évolution la plus avancée de la greffe capillaire. Elle utilise un instrument spécial appelé stylo Choi, qui permet l’extraction et l’implantation directe des greffons en une seule étape. Cette technique offre plusieurs avantages majeurs : une précision accrue dans l’orientation et la profondeur des implants, une meilleure densité capillaire, et une réduction significative du temps de manipulation des greffons, augmentant ainsi leur taux de survie.

Chute de cheveux diffuse : ce qu’il faut retenir

• La calvitie diffuse provoque une perte homogène des cheveux sans zones dégarnies marquées.
• Les causes sont multiples et peuvent inclure le stress, les changements hormonaux, les interventions chirurgicales, les maladies infectieuses et les carences nutritionnelles (Harrison & Bergfeld, 2009).
• Une perte quotidienne jusqu’à 100 cheveux est considérée comme normale, mais au-delà, une consultation médicale est recommandée pour établir un diagnostic précis.
• L’effluvium télogène est une chute de cheveux temporaire et réversible causée par un facteur déclencheur (stress, carences, maladies), tandis que l’alopécie androgénétique est une perte de cheveux progressive et