Comprendre et vaincre la trichotillomanie : conseils et traitements possibles


Sommaire

Qu’est-ce que la trichotillomanie ?

La trichotillomanie est un trouble obsessionnel compulsif (TOC). Le sujet atteint arrache ses cheveux, ses poils pubiens, ses cils ou ses sourcils de manière répétitive. C’est un comportement peu connu du grand public, mais qui peut conduire dans des cas extrêmes à une perte de cheveux définitive (on parlera alors d’une alopécie de traction liée à une trichotillomanie). Généralement, c’est une activité sans prise de conscience complète traduisant une certaine forme d’anxiété ou de tension.

Quels sont les symptômes de la trichotillomanie ?

Arrachage compulsif des cheveux ou des poils

D’une personne à l’autre, les symptômes sont variables en termes d’intensité. Mais le trouble psychique se manifeste par une envie effrénée de s’arracher les poils ou les cheveux. Le sujet qui en est victime est alors incapable de contrôler ce comportement. Malgré sa prise de conscience, la perte de contrôle est inéluctable et la personne ne peut s’empêcher de continuer ce comportement excessif.

Zones de calvitie sur le cuir chevelu ou sur les sourcils et les cils

L’arrachage répété des cheveux entraîne dans les cas les plus extrêmes l’apparition d’une zone de calvitie, des zones dégarnies ou d’alopécie. Le patient éprouve une certaine gêne ou une honte de son apparence physique. De ce fait, il essaye de dissimuler les régions concernées en ayant recours à de faux sourcils, un chapeau, une casquette, un foulard ou encore une perruque. Lorsque la zone dégarnie reste minime, le sujet arbore des coiffures spécifiques. Dans d’autres cas, la personne s’épile les sourcils ou les cils, non pas pour des raisons esthétiques, mais pour masquer le trouble psychique.

Autres symptômes

Dans certains cas, le patient s’arrache des poils spécifiques ou un certain type de cheveux. Les cheveux arrachés sont en quelque sorte un jouet et le patient apprécie par le fait de les rouler entre ses doigts, les mordre ou de les tirer entre les dents. Dans certains cas, le sujet mange ses propres cheveux arrachés (on parlera alors de trichotillophagie), entraînant parfois la formation d’une boule compacte dans le tube digestif ou dans l’estomac, c’est un trouble pouvant être associé à la schizophrénie.

Quelles sont les causes de la trichotillomanie ?

Le stress, l’anxiété et les traumatismes

La trichotillomanie peut se manifester lorsque le patient est sujet à un stress important ou à une forte anxiété. Souvent, les épisodes dépressifs coïncident avec l’apparition de ce trouble du comportement. Néanmoins, l’émergence de la pathologie n’est pas systématique après une dépression. Selon de nombreux experts, un lien existerait entre les émotions négatives et l’arrachage compulsif des poils et des cheveux. À cause de l’anxiété, mais également de la tristesse, de la colère, de l’ennui, de la solitude ou encore d’épisodes de stress post traumatiques.

Les troubles mentaux (dépression, trouble obsessionnel compulsif)

Un enfant évoluant dans un environnement familial dans lequel il se sent mal aimé risque d’éprouver un profond mal-être susceptible de déclencher un trouble obsessionnel compulsif ou une dépression. Ces éléments favorisent l’apparition de la trichotillomanie, notamment si l’enfant a subi des traumatismes. Les patients décrivent une sensation de bien-être lorsqu’ils arrachent leurs poils ou leurs cheveux. C’est une réponse automatique et inconsciente face à des événements traumatisants. Étant donné que le sujet ressent une sensation de plaisir, il est alors plus difficile de corriger ce trouble psychique.

Facteurs génétiques et biologiques

Des facteurs génétiques occuperaient un rôle majeur dans l’apparition de la trichotillomanie qui serait alors le résultat d’une prédisposition génétique. De ce fait, la pathologie est susceptible de se déclencher plus facilement chez un sujet dont un membre de la famille est directement concerné par ce trouble du comportement. Il ne faut pas non plus oublier les facteurs biologiques se traduisant par des anomalies sur la structure des messagers chimiques du cerveau comme la dopamine et la sérotonine. Des molécules ayant un rôle direct sur le déclenchement de la pathologie.

Comment prévenir et traiter la trichotillomanie ?

Thérapie comportementale et cognitive

Généralement, la prise en charge de la pathologie s’effectue par la psychothérapie. Une aide précieuse pour le patient afin qu’il puisse identifier les causes cachées de ce trouble. Une fois la prise de conscience effectuée, le sujet trouvera d’autres solutions pour apaiser ses souffrances ou son anxiété. En prime, la psychothérapie permet de s’orienter vers un autre traitement approprié en fonction de la cause du problème. Par exemple, en orientant le sujet vers une thérapie comportementale et cognitive. Pour vaincre la maladie, la personne apprend à modifier ses cognitions et son comportement. Résultat, elle est en mesure de corriger ses mauvaises habitudes.

Médicaments pour traiter les symptômes de l’anxiété et de la dépression sous-jacente

Un médecin spécialiste a la possibilité de prescrire des médicaments pour aider dans le contrôle des symptômes de la trichotillomanie. Lorsque le sujet est atteint d’anxiété ou de dépression, un traitement médicamenteux à base d’antidépresseurs est indispensable pour agir sur les neurotransmetteurs afin de réduire le comportement compulsif. Une autre solution consiste à utiliser des inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine dans le but de traiter les troubles obsessionnels compulsifs. Sans oublier l’Olanzapine, un antipsychotique significatif dans le traitement de la trichotillomanie.

Techniques de relaxation pour réduire le stress et l’anxiété

La gestion du stress est essentielle chez certains patients pour une meilleure prise en charge de la maladie. Différentes méthodes existent comme l’hypnose, la sophrologie et la méditation. Pour mieux affronter le stress et réduire l’anxiété, le sujet peut parfaitement utiliser différentes techniques afin de lutter contre l’arrachage des poils et des cheveux.

Développement de stratégies pour éviter l’arrachage des cheveux

Étant donné que la pathologie se manifeste après une situation stressante, le sujet a tout intérêt à pratiquer des exercices de pleine conscience pour qu’il se focalise sur le moment présent et non sur les événements traumatisants. Les diverses stratégies permettent d’éliminer les pensées négatives pour apaiser l’esprit.

Vivre avec la trichotillomanie

Gérer les relations sociales et professionnelles

Les sujets affectés par le trouble psychique ressentent une certaine confusion à cause de la perte des cheveux ou des poils. Une situation qui entraîne souvent des perturbations dans les relations sociales et professionnelles. Un travail thérapeutique s’impose pour non seulement combattre le trouble psychique, mais également pour s’accepter en société, sans ressentir de frustration ou de gêne.

Trouver des soutiens pour les personnes atteintes de trichotillomanie

Malgré le sentiment de honte qui accompagne souvent les patients, le sujet ne doit absolument pas rester tabou. Au contraire, il est primordial d’en parler en commençant le dialogue avec son médecin traitant. Si nécessaire, celui-ci vous oriente vers des spécialistes qui seront en mesure de vous guider dans la prise en charge de cette pathologie.


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