Cuir chevelu qui gratte et perte de cheveux : quelles causes ?

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Le cuir chevelu qui démange et la chute de cheveux sont deux problèmes capillaires fréquents. Bien que ces symptômes puissent survenir indépendamment l’un de l’autre, ils sont souvent liés et partagent des causes communes. Les démangeaisons du cuir chevelu peuvent être un signal d’alarme indiquant un déséquilibre qui affecte également la santé des follicules pileux. Trouble dermatologique, réaction allergique, déséquilibre hormonal… découvrez toutes les causes et les solutions disponibles.

Le prurit du cuir chevelu (démangeaison) est une plainte fréquente en dermatologie, touchant environ 25% de la population générale (Misery et al., 2008). Cette sensation désagréable peut être particulièrement invalidante et affecter significativement la qualité de vie des personnes concernées.

Pourquoi mes cheveux me grattent et tombent-ils ?

L’association entre les démangeaisons du cuir chevelu et la perte de cheveux n’est pas toujours fortuite.

Un cuir chevelu qui démange est généralement le signe d’une irritation ou d’une inflammation locale. Cette inflammation peut perturber le cycle normal de croissance du cheveu et fragiliser son ancrage dans le follicule pileux. Par ailleurs, les démangeaisons incitent au grattage, un geste qui, lorsqu’il est répété et intense, peut endommager mécaniquement les follicules pileux et accélérer la chute des cheveux (Vázquez-Herrera et al., 2017).

De nombreux facteurs peuvent déclencher ce cercle vicieux. L’accumulation de sébum, combinée à une prolifération bactérienne ou fongique sur le cuir chevelu, crée un environnement propice aux irritations et aux inflammations. Les réactions allergiques à certains produits capillaires peuvent également provoquer des démangeaisons sévères tout en fragilisant les racines capillaires.

Les changements hormonaux, particulièrement présents lors de périodes comme la grossesse, la ménopause ou en cas de troubles endocriniens, peuvent également modifier la texture du cuir chevelu et la structure des cheveux, favorisant l’apparition simultanée de démangeaisons et de chute capillaire.

Le cuir chevelu possède une innervation complexe avec une densité importante de terminaisons nerveuses libres qui transmettent les sensations de démangeaison, ce qui explique pourquoi cette zone est particulièrement sensible au prurit (Bin saif et al., 2011).

Qu’est-ce que qui causent la perte de cheveux et les démangeaisons ?

L’alopécie areata

L’alopécie areata, également connue sous le nom de pelade, est une maladie inflammatoire d’origine auto-immune qui peut provoquer simultanément des démangeaisons et une perte de cheveux caractéristique. Contrairement à certaines idées reçues, cette condition n’est pas provoquée par des facteurs émotionnels, une maladie sous-jacente ou une infection virale.

La pelade appartient à la famille des maladies auto-immunes, ce qui signifie que l’organisme se retourne contre ses propres cellules. Dans ce cas précis, les lymphocytes T, qui sont des cellules du système immunitaire normalement chargées de protéger l’organisme, identifient erronément les bulbes des cheveux comme des corps étrangers à éliminer. Ces lymphocytes attaquent alors les follicules pileux, provoquant la chute des cheveux et parfois des poils sur d’autres parties du corps.

Les patients souffrant d’alopécie areata décrivent fréquemment une sensation de picotement au niveau du cuir chevelu, qui peut engendrer une envie irrésistible de se gratter. Cette sensation précède souvent l’apparition des plaques chauves caractéristiques de cette condition. Ces plaques sont généralement bien délimitées, de forme ronde ou ovale, et peuvent apparaître brusquement, parfois même du jour au lendemain.

Des études ont montré que les patients atteints d’alopécie areata active se plaignent souvent de démangeaisons légères ou de sensations de brûlure qui précèdent généralement l’apparition de nouvelles plaques. Ces symptômes pourraient être causés par la libération d’histamine et de tryptase par les mastocytes, ainsi que par l’infiltration lymphocytaire avec libération d’IL-31 (Yamakoshi et al., 2013).

Le psoriasis du cuir chevelu

Le psoriasis du cuir chevelu est une maladie inflammatoire chronique qui affecte spécifiquement le scalp. Il se manifeste par l’apparition de plaques rouges caractéristiques sur le cuir chevelu du patient. Ces plaques s’accompagnent de la formation de pellicules volumineuses et d’épaisses squames blanchâtres qui, dans les cas sévères, peuvent former une véritable carapace recouvrant certaines zones du scalp, le front, la nuque ou l’arrière des oreilles.

Les lésions causées par le psoriasis provoquent des démangeaisons intenses qui incitent au grattage. Ce comportement peut aggraver l’état de la peau, entraînant des desquamations importantes et parfois même des saignements. Dans les cas les plus sévères, le psoriasis du cuir chevelu peut mener à des chutes de cheveux cicatricielles, où les follicules pileux sont définitivement endommagés (Almeida et al., 2013).

Une étude récente a révélé que 80% des patients atteints de psoriasis du cuir chevelu souffrent de démangeaisons, avec une corrélation positive entre la sévérité des lésions et l’intensité du prurit (Kim et al., 2014). De plus, des recherches ont démontré que 58% à 97% des patients atteints de psoriasis souffrent de démangeaisons, ce qui en fait l’un des symptômes les plus courants et les plus pénibles de cette pathologie (Vázquez-Herrera et al., 2017).

Le saviez-vous ? Le psoriasis évolue par poussées, c’est-à-dire qu’il se manifestera par crises récurrentes tout au long de la vie du patient, alternant avec des périodes de rémission. Ces fluctuations peuvent rendre la gestion de la maladie particulièrement difficile.

La dermatite séborrhéique

La dermatite séborrhéique est une réaction inflammatoire qui touche principalement les couches supérieures de la peau, en particulier dans les zones où les glandes sébacées sont les plus nombreuses, comme sur le cuir chevelu. Ces glandes sont responsables de la production de sébum, une substance grasse qui joue un rôle protecteur essentiel en formant le film hydrolipidique à la surface de la peau.

Cette affection, qui peut être d’origine héréditaire, est souvent exacerbée par certains facteurs environnementaux comme les changements hormonaux ou l’exposition au froid sec. Elle se caractérise par l’apparition de plaques rouges recouvertes de squames de peau, ou pellicules, généralement blanches ou jaunâtres. Ces squames ont la particularité de se détacher facilement, révélant une peau rose et irritée en dessous.

Les démangeaisons constituent l’un des symptômes les plus gênants de la dermatite séborrhéique. De plus, la peau affectée peut former des croûtes et des lésions imprégnées de sébum, ainsi qu’un érythème – une rougeur causée par l’inflammation des tissus cutanés.

Lorsqu’elle touche le cuir chevelu, la dermatite séborrhéique forme des plaques qui se développent par-dessus les cheveux. Ces plaques peuvent perturber le cycle de croissance capillaire et provoquer une chute des cheveux sur les zones touchées, bien que cette perte soit généralement temporaire et réversible avec un traitement approprié.

La dermatite séborrhéique est la cause la plus fréquente de prurit du cuir chevelu, touchant environ 16% de la population adulte. Dans une étude française, 50% des patients atteints de cette affection se plaignaient de démangeaisons du cuir chevelu (Misery et al., 2013). La pathogenèse de cette affection est complexe et semble résulter d’interactions entre la peau du cuir chevelu, les sécrétions sébacées, les champignons Malassezia et le système immunitaire cutané (Piérard-Franchimont et al., 2000).

Comment calmer les démangeaisons du cuir chevelu ?

Les démangeaisons du cuir chevelu peuvent considérablement affecter votre qualité de vie, mais heureusement, plusieurs solutions existent pour les soulager efficacement.

La première étape consiste à identifier et éliminer les facteurs potentiellement irritants. Commencez par réévaluer vos produits capillaires – optez pour des shampooings doux, sans sulfates ni parabènes, spécialement formulés pour les cuirs chevelus sensibles.

L’hydratation joue également un rôle crucial. Un cuir chevelu déshydraté peut démanger davantage, alors assurez-vous de boire suffisamment d’eau quotidiennement.

Pour les cas plus sévères ou persistants, consultez un dermatologue qui pourra vous prescrire des traitements médicamenteux adaptés. Les shampooings médicamenteux sont souvent efficaces contre les démangeaisons d’origine fongique ou inflammatoire.

Selon des études récentes, certains traitements ciblés peuvent être particulièrement efficaces pour des types spécifiques de prurit du cuir chevelu. Par exemple, les antagonistes des récepteurs mu-opioïdes et les agonistes des récepteurs kappa-opioïdes ont montré une efficacité pour traiter divers types de prurit, y compris ceux affectant le cuir chevelu (Phan et al., 2010). De même, dans les cas de dermatite séborrhéique, des shampooings contenant du pyrithione de zinc ont permis de réduire significativement le niveau d’histamine dans le cuir chevelu et, par conséquent, l’intensité des démangeaisons (Kerr et al., 2011).

Quelles solutions contre la perte de cheveux ?

La chute des cheveux peut avoir de multiples origines et se manifester de diverses façons selon les individus. Chez les hommes, elle est principalement liée au patrimoine génétique et à l’action des hormones masculines, notamment la dihydrotestostérone (DHT), qui accélère le cycle de vie des cheveux. Au fil du temps et après un certain nombre de cycles, les follicules pileux s’épuisent et cessent de produire de nouveaux cheveux, conduisant à la calvitie.

Chez les femmes, les causes de la perte capillaire sont généralement plus variées et complexes. Elles peuvent être d’origine hormonale, comme lors de la grossesse ou de la ménopause, mais aussi liées à des facteurs comme le stress chronique, des troubles de la thyroïde, le diabète ou certaines carences nutritionnelles. Par ailleurs, de nombreux médicaments, notamment les chimiothérapies, certains antibiotiques ou antidépresseurs, peuvent également provoquer une chute temporaire ou permanente des cheveux.

Les manifestations de la perte capillaire varient considérablement. Elle peut être localisée ou diffusetemporaire ou permanente. La calvitie masculine classique, ou alopécie androgénétique, se caractérise par une perte progressive et localisée, généralement sur le sommet du crâne et les tempes. À l’inverse, l’effluvium télogène, qui survient souvent après un accouchement, une anesthésie générale ou un choc psychologique important, se traduit par une chute diffuse mais temporaire, avec une repousse complète généralement observée dans les 3 à 4 mois suivant la résolution du facteur déclenchant.

Face à cette diversité de causes et de manifestations, les solutions contre la perte de cheveux doivent être adaptées à chaque situation spécifique. Les traitements médicamenteux comme le Minoxidil et le Finastéride peuvent être efficaces pour certains types d’alopécies, tandis que d’autres situations nécessiteront des approches plus ciblées comme des injections de corticoïdes pour les pelades, ou des antimycosiques pour les infections fongiques.

En quoi consiste la greffe de cheveux ?

La greffe de cheveux représente une solution durable et efficace pour les personnes souffrant d’une perte capillaire permanente. Cette intervention chirurgicale consiste essentiellement à prélever des cheveux dans les zones où ils sont encore abondants, généralement à l’arrière du crâne ou sur les côtés (zone donneuse), pour les réimplanter immédiatement dans les régions qui nécessitent une redensification, comme les tempes et le haut du crâne.

Bon à savoir : Bien que le terme « greffe » soit communément utilisé, il s’agit en réalité d’une autogreffe, puisque l’opération ne fait que déplacer les propres cheveux du patient de quelques centimètres au niveau du cuir chevelu.

Le Dr Cinik figure parmi les spécialistes reconnus dans le domaine de la greffe capillaire. Sa clinique propose des interventions personnalisées utilisant les techniques les plus avancées comme la greffe de cheveux FUE et la greffe de cheveux DHI. Son approche se distingue par une attention particulière portée à l’aspect naturel du résultat final, notamment grâce à une implantation respectant l’angle et la direction naturels des cheveux. Le Dr Cinik et son équipe accordent également une grande importance au suivi post-opératoire, élément crucial pour garantir le succès à long terme de la greffe et la satisfaction des patients.

Sources

Almeida, M. C., Romiti, R., Doche, I., Valente, N. Y. S., & Donati, A. (2013). Psoriatic scarring alopecia. Anais Brasileiros de Dermatologia, 88(6 Suppl 1), 29-31. https://doi.org/10.1590/abd1806-4841.20132241

Bin saif, G. A., Ericson, M. E., & Yosipovitch, G. (2011). The Itchy scalp – scratching for an explanation. Experimental Dermatology, 20(12), 959-968. https://doi.org/10.1111/j.1600-0625.2011.01389.x

Kerr, K., Schwartz, J. R., Filloon, T., Fieno, A., Vahle, J., Balasubramanian, N., & Gaines, K. (2011). Scalp Stratum Corneum Histamine Levels: Novel Sampling Method Reveals Association with Itch Resolution in Dandruff/Seborrhoeic Dermatitis Treatment. Acta Dermato-Venereologica, 91(5), 499-505. https://doi.org/10.2340/00015555-1073

Kim, T.-W., Shim, W.-H., Kim, J.-M., Mun, J.-H., Song, M., Kim, H.-S., Ko, H.-C., Kim, M.-B., & Kim, B.-S. (2014). Clinical characteristics of pruritus in patients with scalp psoriasis and their relation with intraepidermal nerve fiber density. Annals of Dermatology, 26(6), 727-732. https://doi.org/10.5021/ad.2014.26.6.727

Misery, L., Rahhali, N., Duhamel, A., & Taieb, C. (2013). Epidemiology of dandruff, scalp pruritus and associated symptoms. Acta Dermato-Venereologica, 93(1), 80-81. https://doi.org/10.2340/00015555-1315

Misery, L., Sibaud, V., Ambronati, M., Macy, G., Boussetta, S., & Taieb, C. (2008). Sensitive scalp: does this condition exist? An epidemiological study. Contact Dermatitis, 58(4), 234-238. https://doi.org/10.1111/j.1600-0536.2007.01288.x

Phan, N. Q., Bernhard, J. D., Luger, T. A., & Ständer, S. (2010). Antipruritic treatment with systemic μ-opioid receptor antagonists: a review. Journal of the American Academy of Dermatology, 63(4), 680-688. https://doi.org/10.1016/j.jaad.2009.08.052

Piérard-Franchimont, C., Hermanns, J. F., Degreef, H., & Piérard, G. E. (2000). From axioms to new insights into dandruff. Dermatology, 200(2), 93-98. https://doi.org/10.1159/000018337

Vázquez-Herrera, N. E., Sharma, D., Aleid, N. M., & Tosti, A. (2017). Scalp Itch: A Systematic Review. Skin Appendage Disorders, 4(3), 187-199. https://doi.org/10.1159/000484354

Yamakoshi, T., Andoh, T., Makino, T., Kuraishi, Y., & Shimizu, T. (2013). Clinical and histopathological features of itch in patients with alopecia areata. Acta Dermato-Venereologica, 93(5), 575-576. https://doi.org/10.2340/00015555-1613

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