Cheveux qui s'affinent : comprendre les causes et agir à temps


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Vos cheveux semblent s’affiner, votre cuir chevelu devient de plus en plus visible ? Vous n’êtes pas seul(e). Dans la grande majorité des cas, ce phénomène est le premier signe de l’alopécie androgénétique, également appelée calvitie, une forme progressive de perte de cheveux lié à la génétique.

Lorsque vos cheveux commencent à s’affiner sous l’effet d’une alopécie androgénétique, le processus de perte de cheveux a commencé et est souvent inéducable. Mais cette évolution est très progressive et peut s’étaler sur plusieurs années, voire des décennies.

Heureusement, il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour ralentir l’affinement et la chute des cheveux liés à l’alopécie androgénétique. Traitements locaux, compléments anti-chute, mésothérapies.. Les options sont multiples et peuvent être mises en place dès les premiers signes pour préserver la densité de la chevelure le plus longtemps possible.

Dans les stades plus avancés, lorsque les traitements médicaux ne suffisent plus, la greffe de cheveux est la solution pour retrouver une chevelure fournie. Cette intervention chirurgicale permet de redistribuer les cheveux restants de façon naturelle et définitive.

Cet article fait le point sur l’affinement des cheveux lié à l’alopécie androgénétique : les mécanismes en cause, les signes révélateurs, et les différentes options thérapeutiques selon le stade d’évolution. L’objectif : vous aider à comprendre ce processus et à mettre en place une stratégie personnalisée.

Qu’est-ce que l’alopécie androgénétique, principale cause d’affinement des cheveux ?

L’alopécie androgénétique est la forme la plus fréquente de perte de cheveux. Elle touche aussi bien les hommes que les femmes, mais avec des différences dans la manière dont elle se manifeste. Cette affection résulte d’une combinaison de facteurs génétiques et hormonaux.

Une prédisposition génétique à la sensibilité aux hormones androgènes

À la base de l’alopécie androgénétique se trouve une prédisposition génétique qui rend les follicules pileux plus sensibles à l’action des hormones androgènes, principalement la dihydrotestostérone (DHT). Cette sensibilité accrue est transmise génétiquement, ce qui explique le caractère souvent familial de la calvitie.

Des études ont identifié plusieurs gènes impliqués dans ce processus, localisés à la fois sur le chromosome X (transmis par la mère) et sur les autosomes (transmis par les deux parents). L’expression de ces gènes peut varier d’un individu à l’autre, influençant l’âge d’apparition et la sévérité de la perte de cheveux.

Le rôle central de la dihydrotestostérone (DHT) dans la miniaturisation du cheveu

La DHT est un dérivé de la testostérone, produit sous l’action d’une enzyme appelée 5-alpha-réductase. Chez les personnes génétiquement prédisposées, la DHT va se fixer sur les récepteurs des follicules pileux et altérer progressivement leur fonctionnement.

Sous l’effet de la DHT, le cycle de vie du cheveu est perturbé : la phase de croissance (anagène) se raccourcit, tandis que la phase de repos (télégone) s’allonge. Au fil des cycles, le follicule pileux produit des cheveux de plus en plus fins et courts, jusqu’à se transformer en duvet. À terme, le follicule finit par s’atrophier complètement, ne laissant qu’un pore vide à la surface du cuir chevelu.

Les différents stades de l’alopécie androgénétique et leur évolution

Chez l’homme, l’alopécie androgénétique évolue classiquement en plusieurs stades, décrits par la l’échelle de Hamilton-Norwood :

  • Stades I et II : Début de recul de la ligne frontale et des golfes temporaux
  • Stades III et IV : Accentuation des golfes et éclaircissement du vertex
  • Stades V et VI : Aggravation de la perte de cheveux, avec jonction des golfes et du vertex
  • Stade VII : Calvitie extensive ne préservant qu’une couronne de cheveux à l’arrière du crâne

Les spécificités de l’alopécie androgénétique féminine

Chez la femme, l’alopécie androgénétique se manifeste généralement par un éclaircissement diffus du cuir chevelu, prédominant sur le dessus de la tête mais avec une préservation de la ligne frontale. La classification de Ludwig distingue 3 stades de sévérité croissante.

L’évolution est souvent plus lente que chez l’homme, et il est rare d’observer une calvitie complète. Néanmoins, la perte de densité capillaire peut être très marquée et source d’une grande souffrance psychologique.

Chez la femme, l’alopécie androgénétique peut être favorisée par certains contextes hormonaux comme la ménopause ou le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Une exploration des causes de chute de cheveux est donc particulièrement importante dans cette population.

Les mécanismes biologiques de l’affinement : du follicule pileux à la tige du cheveu

Pour bien comprendre le processus d’affinement des cheveux, il est utile de revenir sur le fonctionnement du follicule pileux, cette petite structure située dans la peau qui donne naissance au cheveu.

Le cycle de vie du follicule pileux et son rôle dans la croissance du cheveu

Chaque follicule pileux suit un cycle de croissance en trois phases :

  • La phase anagène, qui dure de 2 à 6 ans, est la phase de croissance active du cheveu. C’est durant cette période que le cheveu s’allonge, à raison d’environ 1 cm par mois.
  • La phase catagène, qui dure 2 à 3 semaines, est une phase de transition durant laquelle le follicule pileux cesse son activité.
  • La phase télogène, qui dure 2 à 4 mois, est une phase de repos à l’issue de laquelle l’ancien cheveu tombe pour laisser place à un nouveau.

Ce cycle se répète en moyenne 25 fois au cours de la vie, assurant un renouvellement constant de notre chevelure.

L’impact des hormones androgènes sur le cycle pilaire : raccourcissement de la phase anagène

Dans l’alopécie androgénétique, l’hormone DHT perturbe le déroulement normal de ce cycle. Sous son effet :

  • La phase de croissance (anagène) raccourcit progressivement : les cheveux produits sont de plus en plus courts.
  • La phase de repos (télogène) tend à s’allonger, retardant le démarrage d’un nouveau cycle.
  • Le nombre de follicules en phase de croissance diminue, tandis que la proportion de follicules au repos augmente.

Résultat : la chevelure se raréfie, d’abord par un affinement des cheveux, puis par une diminution de leur nombre.

La miniaturisation progressive du follicule et du diamètre de la tige pilaire

Parallèlement, la DHT provoque un rétrécissement progressif du follicule pileux. Sous l’effet de l’hormone, le follicule s’atrophie, produisant des cheveux de plus en plus fins.

On passe ainsi progressivement de cheveux épais (diamètre supérieur à 0,06 mm) à des cheveux très fins ressemblant à du duvet (diamètre inférieur à 0,03 mm), souvent dépigmentés.

L’évolution vers un duvet puis une possible perte définitive

Si le processus se poursuit, le follicule pileux peut finir par s’atrophier complètement. Il ne produit alors plus de cheveux du tout, laissant place à un pore vide à la surface du cuir chevelu.

À ce stade, la perte est malheureusement définitive. Seule une greffe de cheveux peut alors permettre de restaurer la chevelure.

En résumé, l’affinement des cheveux est la conséquence directe de l’action de la DHT sur le follicule pileux. En perturbant son cycle de renouvellement et en provoquant son rétrécissement progressif, cette hormone altère la capacité du follicule à produire des cheveux épais et résistants. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour mettre en place des traitements adaptés et efficaces contre la chute de cheveux.

Les traitements médicaux de l’alopécie androgénétique pour freiner l’affinement

Lorsque les bons réflexes du quotidien ne suffisent plus à ralentir l’affinement des cheveux, des traitements médicaux peuvent être proposés par votre dermatologue. Ils visent à bloquer l’action néfaste des androgènes sur le follicule pileux et à prolonger la phase de croissance du cheveu.

Le finastéride et le minoxidil, des options à considérer avec prudence

Le finastéride et le minoxidil sont deux médicaments souvent proposés dans le traitement de l’alopécie androgénétique, respectivement chez l’homme et chez la femme. S’ils peuvent aider à ralentir la chute des cheveux et à favoriser leur repousse, leur utilisation doit être encadrée en raison de potentiels effets secondaires.

Le finastéride, en bloquant la conversion de la testostérone en DHT, peut entraîner des troubles sexuels (baisse de la libido, dysfonction érectile), des troubles psychiatriques (dépression, anxiété) ou des gynécomasties. Une surveillance étroite est nécessaire pendant toute la durée du traitement.

Le minoxidil, quant à lui, peut provoquer des irritations du cuir chevelu, une sécheresse cutanée ou une hypertrichose (pousse excessive de poils) sur le visage et le corps. Son utilisation prolongée doit se faire sous contrôle médical.

Compte tenu de ces effets indésirables potentiels, il est essentiel de discuter avec votre dermatologue du rapport bénéfice/risque de ces traitements, en fonction de votre situation individuelle. Des alternatives thérapeutiques peuvent être privilégiées en première intention.

Les mésothérapie capillaire : PRP, LLLT, Regenera Activa…

Ces dernières années, de nouvelles thérapies locales ont montré des résultats prometteurs dans la stimulation du follicule pileux et la réactivation de la pousse des cheveux.

Parmi ces thérapies innovantes, on peut citer :

  • Le plasma riche en plaquettes (PRP) : préparé à partir d’un prélèvement de votre propre sang, le PRP concentre les plaquettes et les facteurs de croissance. Injecté dans le cuir chevelu, il stimule directement l’activité du follicule pileux et favorise la repousse des cheveux.

  • La thérapie par laser de faible intensité (LLLT) : l’exposition du cuir chevelu à une lumière laser froide permet de stimuler le métabolisme cellulaire et la microcirculation sanguine périfolliculaire. La LLLT favorise ainsi la croissance et la densité des cheveux.

  • La technique Regenera Activa : cette procédure consiste à prélever un petit fragment de peau du cuir chevelu, à en extraire les cellules souches puis à les réinjecter dans les zones d’alopécie. Ces cellules souches vont régénérer les follicules pileux et réactiver durablement la pousse des cheveux.

Ces thérapies sont généralement réalisées en cure, à un rythme défini par votre spécialiste en fonction de votre situation. Elles permettent d’obtenir des résultats significatifs sur la densité et la qualité des cheveux, sans les effets secondaires des traitements médicamenteux classiques.

La greffe de cheveux, ultime recours en cas d’alopécie androgénétique avancée

Lorsque l’alopécie androgénétique est à un stade avancé et que les traitements médicaux ne suffisent plus, la greffe de cheveux peut représenter une solution efficace et durable pour retrouver une chevelure fournie. Il existe plusieurs techniques de greffe de cheveux :

  • La FUE est une technique de greffe moderne et peu invasive. Elle consiste à prélever les follicules pileux un par un dans la zone donneuse (arrière du crâne) puis à les réimplanter dans la zone à traiter. Les greffons, contenant 1 à 4 cheveux, sont choisis parmi les follicules résistants à la DHT pour garantir un résultat pérenne.

  • La DHI (Direct Hair Implantation) est une variante de la FUE où les greffons sont réimplantés directement après prélèvement, sans phase intermédiaire. Elle permet une meilleure hydratation des greffons et réduit la durée de l’intervention.

Dans les deux cas, l’implantation suit un motif prédéfini pour recréer une chevelure naturelle et esthétique. La densité et l’angle d’implantation sont personnalisés pour chaque patient.


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