L'échelle de Norwood-Hamilton : la mesure de l'évolution de l'alopécie androgénétique chez les hommes

Un Trichogramme permettant d'évaluer l'avancée de l'alopécie androgénétique sur l'échelle de Norwood Hamilton

Sommaire

Tous les hommes qui perdent leurs cheveux le savent bien, la perte de cheveux avance par étapes. Cela débute généralement par le recul de la ligne capillaire sur les globes temporaux et frontaux. Puis la perte s’étend sur sommet du crâne, le vertex, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une couronne de cheveux. Le langage populaire évoque la calvitie, tandis que les scientifiques privilégient le terme d’alopécie. Si cette perte de cheveux est d’ordre génétique, elle est alors qualifiée d’alopécie androgénétique. L’échelle de Norwood Hamilton a été conçue pour évaluer précisément l’avancée de cette perte de cheveux chez les hommes.

Qu’est-ce que l’alopécie androgénétique ?

L’alopécie peut toucher aussi bien les hommes que les femmes. Les proportions sont toutefois loin d’être équivalentes. Des études montrent qu’à l’âge de 40 ans, 50 % des hommes souffrent de perte de cheveux contre seulement 20 % des femmes. Il est donc assez courant de voir un homme ayant atteint la quarantaine commencer à se dégarnir.

L’alopécie androgénétique, surnommée la « calvitie masculine » a des causes hormonales et génétiques. Cela ne correspond donc pas à une perte ponctuelle de cheveux, mais bien à une perte régulière et étalée dans le temps.

Chez les hommes, la coupable se nomme DHT. Il s’agit d’une hormone liée à la testostérone qui participe au cycle du cheveu. La succession des cycles (entre 20 et 25 par follicule) permet normalement d’assurer une bonne couverture capillaire. Malheureusement, avec l’âge, la DHT va raccourcir la durée de ce cycle. Le capital pileux est donc plus rapidement sollicité. Les cheveux deviennent plus fins, tombent plus vite, entraînant la disparition définitive du follicule.

En plus de ces origines hormonales, l’alopécie androgénétique a également des racines héréditaires. La calvitie de votre grand-père maternel (oui c’est bien lui le responsable) risque donc bien de vous rattraper un jour ou l’autre…

Historique de l’échelle de Norwood Hamilton

L’échelle de Norwood Hamilton permet de graduer l’avancée de l’alopécie androgénétique. On la doit aux travaux du docteur Hamilton dans les années 50 aux États-Unis. Ce dernier a mis en évidence l’importance du facteur hormonal dans la survenue de l’alopécie en étudiant des jumeaux. Le premier était un prisonnier castré, qui ne produisait donc plus de testostérone. Sa chevelure était intacte, tandis que celle de son jumeau, non castré, était très clairsemée. Après avoir administré de la testostérone au jumeau castré, Hamilton a constaté que celui-ci développait à son tour une alopécie. Le rôle des hormones, et en particulier de la DHT, venait d’être mis en évidence.

Le docteur Hamilton a ensuite développé une première échelle de mesure de la calvitie. Dans les années 70, le docteur Norwood a complété les travaux de son prédécesseur en affinant la mesure et en procédant à quelques ajouts. Il existe également une version féminine de cette échelle appelée échelle de Ludwig.

Comment fonctionne l’échelle de Norwood Hamilton et pourquoi est-elle utilisée ?

Cette échelle est toujours utilisée aujourd’hui. Son mérite est d’être universelle. Elle est en effet valable pour tous les types de cheveux, des plus lisses aux plus crépus. L’autre atout de cet instrument de mesure est d’être extrêmement simple à manipuler puisqu’il repose essentiellement sur des images. Norwood et Hamilton ont ainsi mis en évidence un certain nombre de stades caractéristiques de l’alopécie androgénétique. Chacun de ces stades est illustré par plusieurs images, représentant le crâne sous divers angles. Il est donc tout à fait possible de réaliser un autodiagnostic en utilisant cette échelle.

Simplicité, universalité, lisibilité, voilà les clés du succès des travaux d’Hamilton et Norwood.

Les différents stades de la calvitie selon l’échelle de Norwood Hamilton

Cette échelle comprend 7 stades au total, correspondant à autant d’avancées de l’alopécie. Il vous est donc tout à fait possible, à partir des descriptions ci-dessous, d’évaluer votre propre situation.

Stade 1 : une perte de cheveux peu visible

Malgré une perte, il n’y a pas de calvitie apparente. Toutefois un léger recul de la ligne de cheveux peut être constaté au niveau des golfes temporaux et frontaux.

Stade 2 : un dégarnissement léger de la zone frontale

Les cheveux commencent à devenir un peu plus fins et le recul des cheveux sur la zone temporalo-frontale est plus visible. Une très légère perte au niveau du vertex peut être visible.

Stade 3 A : une calvitie avérée

La ligne des cheveux fait apparaître un net creusement en forme de U au niveau des lobes temporaux et frontaux. L’implantation des cheveux recule nettement au niveau du front. Une légère trouée apparaît désormais au niveau du vertex.

Stade 3 vertex : une perte de cheveux significative sur le sommet de la tête

L’arrière du crâne demeure fourni, mais un trou est désormais bien visible sur le vertex. Cette étape est souvent concomitante à la phase 3 A, mais il peut parfois y avoir un décalage temporel entre les deux.

Stade 4 : le sommet du crâne est dégarni

La perte de cheveux au-dessus du front devient très importante et seule une bande de cheveux relie désormais les deux côtés du crâne. La zone temporale demeure relativement chevelue.

Stade 5 : une calvitie très avancée

La calvitie est généralisée. Vous conservez des cheveux sur les côtés et à l’arrière de votre crâne, mais la zone supérieure n’est plus occupée que par une mince bande très clairsemée.

Stade 6 : la calvitie du moine

Votre implantation de cheveux vous fait désormais ressembler à un moine. Une couronne de cheveux joint les deux tempes en passant par l’arrière du crâne. Le vertex est désormais totalement dégarni.

Stade 7 : l’alopécie androgénétique la plus avancée

La calvitie est totale sur toute la partie supérieure de la tête. Des cheveux demeurent sur les côtés et à l’arrière du crâne, mais ils sont fins et irrégulièrement répartis.

À quel moment entreprendre une greffe de cheveux ?

L’alopécie androgénétique est vécue plus ou moins douloureusement par ceux qui en sont atteints. Des solutions existent pourtant, en particulier la greffe de cheveux.

C’est une technique parfaitement maîtrisée et qui permet de redonner une véritable densité capillaire. L’échelle de Norwood Hamilton permet de déterminer le moment le plus adapté pour une telle intervention. Vous ne devez surtout pas attendre d’être aux stades 6 ou 7 de votre alopécie. L’intervention chirurgicale serait plus longue, plus complexe, et parfois impossible.

Éléments à prendre en compte avant d’opter pour une transplantation capillaire

La greffe de cheveux est une opération chirurgicale durable et absolument invisible. Mais avant d’envisager une telle intervention, deux critères sont à prendre en compte.

Âge

L’évolution de l’alopécie est propre à chaque individu, tant pour son apparition que pour son évolution. Les chirurgiens capillaires considèrent qu’il ne faut pas envisager d’intervention avant l’âge de 30 ans. Cela correspond, en général, à une période de stabilisation de l’alopécie.

Stabilité de l’alopécie

Ce critère est très directement lié au précédent. Il est recommandé de n’envisager une greffe de cheveux qu’à partir du moment où l’alopécie est globalement stabilisée. Si l’intervention est réalisée trop tôt, alors que la perte de cheveux se poursuit, elle ne couvrira pas l’ensemble des zones concernées. Le risque est donc de voir se créer un déséquilibre inesthétique entre les zones ayant reçu des greffons et celles qui se sont dégarnies après la greffe.

Quelle greffe de cheveux selon le degré de l’alopécie : de combien de greffons ai-je besoin ?

Une greffe de cheveux ne nécessite généralement qu’une seule intervention. Toutefois, une seconde peut s’avérer nécessaire quelques années plus tard. Le chirurgien, lors d’une même intervention, n’implante que rarement plus de 4000 greffons. Ces greffons sont prélevés sur l’arrière du crâne demeuré chevelu.

De combien de greffons ai-je besoin selon mon type de calvitie ?

Chacun des stades de l’alopécie androgénétique nécessite un nombre de greffons déterminés.

Stade 1 : Il faut attendre avant d’entreprendre une greffe de cheveux

À ce stade, la greffe de cheveux n’est pas recommandée par les médecins.

Stade 2 : Il faut généralement attendre

C’est un stade très précoce de la calvitie qui ne nécessite généralement pas d’intervention. L’alopécie n’est sans doute pas encore stabilisée.

Stade 3 : 1500 – 3500 greffons

C’est la première phase à laquelle il est possible d’envisager une greffe de cheveux. Pour un résultat optimal, assurez-vous de bien respecter les critères précédemment énoncés.

Stade 3 vertex : 2000 – 3500 greffons

C’est lorsque la calvitie atteint le vertex que beaucoup de patients sautent le pas et réalise l’opération

Stade 4 : 3500 – 4500 greffons

Ce stade 4 est celui auquel il est fortement recommandé d’envisager votre greffe de cheveux. Il est très probable que votre alopécie soit stabilisée et vous pouvez espérer les meilleurs bénéfices possibles pour l’intervention.

Stade 5 : 3500 – 4500 greffons

La calvitie est déjà très avancée. Le prélèvement de follicules sera assez important.

Stade 6 : 4500 – 6000 greffons. Il est probable qu’il ne soit plus possible de réaliser une greffe de cheveux

Ce stade est le dernier auquel il est encore possible de réaliser une greffe de cheveux. Mais l’alopécie étant très avancée, le prélèvement de follicules risque d’être plus compliqué. Nous vous recommandons de ne pas attendre d’avoir atteint cette étape pour envisager une intervention.

Stade 7 : Il n’est plus possible de faire une greffe de cheveux

La perte de cheveux est devenue trop généralisée à cette étape. Vous ne disposez plus de suffisamment de follicules sains pour envisager une greffe de cheveux.


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