Les effets secondaires et complications possibles après une greffe de cheveux
Sommaire
La greffe de cheveux est la solution la plus avancée pour traiter l’alopécie androgénétique. Elle consiste à prélever des follicules pileux à l’arrière du cuir du crâne dans une zone donneuse et à les réimplanter sur les zones dégarnies. Cette intervention est sûre, mais comme toute opération chirurgicale elle peut entraîner divers effets secondaires. Une bonne connaissance de ces risques est indispensable pour assurer leur prévention et leur prise en charge optimale.
Effets secondaires locaux
Gonflements et rougeurs
Des gonflements (œdèmes) modérés à sévères surviennent fréquemment autour des zones opérées (zones donneuses et zones receveuses) dans les 2 à 10 jours suivant la greffe de cheveux.
Ces œdèmes inflammatoires s’accompagnent de rougeurs, de chaleur et d’inflammation locale. Ils peuvent s’étendre à la racine du nez, aux paupières ou aux joues avant de régresser progressivement en quelques jours sous traitement symptomatique (glace, antalgiques, voire corticoïdes).
Sensations de tension ou démangeaisons
Certains patients ressentent des tiraillements ou une tension désagréable au niveau des cicatrices de prélèvement sur la zone donneuse et des micro-incisions sur la zone receveuse. Ces sensations s’estompent en quelques semaines. Ces démangeaisons peuvent être atténuées avec la prise d’antalgiques
Engourdissements
Suite au traumatisme chirurgical, en particulier l’incision linéaire dans le cadre d’un greffe de cheveux FUT, des engourdissements ou une perte de sensibilité sont fréquemment rapportées autour des zones opérées. Ils témoignent d’une atteinte nerveuse et mettent quelques semaines à se résorber.
Douleurs
Après une greffe de cheveux, des douleurs d’intensité variable peuvent survenir et nécessiter une prise en charge adaptée (antalgiques plus ou moins puissants sur le court terme). Ces douleurs inflammatoires régressent généralement sur 2 à 3 semaines.
Perte de cheveux temporaire : Shock Loss
Une chute temporaire des cheveux peut survenir aussi bien au niveau de la zone implantée que de la zone de prélèvement quelques semaines après la greffe. Le Shock Loss est un effet secondaire impressionnant, mais bénin et commun. Il est dû au choc opératoire.
Ecchymoses
La formation d’ecchymoses (bleus) bleuâtres ou violacées autour des zones de prélèvement et d’implantation greffons est fréquente.
La formation de croûtes
L’apparition de croûtes brunâtres qui se détachent progressivement est inévitable à la surface des micro-incisions cutanées. Ces croûtes font partie intégrante du processus normal de cicatrisation. Leur résorption complète prend généralement 1 à 3 semaines. Il ne faut surtout pas les enlever soi-même, lisez notre article complet sur la gestion des croûtes après une greffe des cheveux.
Effets secondaires généraux
Outre les complications locales, une greffe de cheveux peut s’accompagner de divers effets secondaires plus diffus touchant l’organisme dans son ensemble.
Fatigue intense et maux de tête
Une fatigue physique et psychique importante est quasi constante dans les jours et semaines qui suivent l’intervention de greffe capillaire. Cette asthénie marquée est multifactorielle : elle est liée au traumatisme chirurgical et aux nuits de sommeil post-greffe de cheveux perturbé par la douleur. Des maux de tête intenses associés à cette fatigue sont également fréquents, surtout au cours des 48 premières heures.
Nausées et vomissements
La survenue de nausées, voire de vomissements, est très fréquente durant les 24-48h qui suivent l’intervention de greffe capillaire. Ces troubles digestifs désagréables sont eux aussi multifactoriels : anesthésiques locaux, antalgiques opioïdes, phénomène irritatif lié au saignement, douleur, etc.
Des antiémétiques sont alors nécessaires pour calmer les vomissements, en complément d’une réhydratation orale ou intraveineuse selon les cas.
Effets secondaires rares dans le cas d’une greffe de cheveux FUT
Cicatrices hypertrophiques
Chez certains patients, les lignes de suture évoluent vers des cicatrices épaissies et bourgeonnantes, dites hypertrophiques. Difficiles à prévenir, elles nécessitent parfois des injections locales de corticoïdes pour atténuer leur volume et les démangeaisons associées.
Complications rarissimes
Heureusement, les complications graves ou menaçant le pronostic vital sont extrêmement rares après une greffe de cheveux. Néanmoins, quelques cas isolés ont été rapportés dans la littérature médicale.
Choc anaphylactique
Des réactions allergiques sévères peuvent exceptionnellement survenir pendant ou juste après la greffe de cheveux, elles sont généralement en lien avec l’injection d’anesthésiques locaux. Ces réactions d’hypersensibilité se traduisent par une urticaire géante, un angiœdème voire un choc anaphylactique avec risque vital. Une prise en charge médicale en urgence est indispensable (adrénaline, voie veineuse, oxygène, etc).
Hématomes compressifs
La formation d’hématomes profonds étendus autour de la zone donneuse ou dans les tissus sous-cutanés du visage est exceptionnelle mais gravissime.
Outre une déformation importante, ces hématomes massifs peuvent comprimer les voies aériennes et nécessiter une évacuation en urgence, voire une transfusion de sang frais.
Infections nécrosantes
En dépit du respect strict des mesures d’hygiène, de très rares cas d’infections cutanées ont été rapportés après une greffe de cheveux ont été rapportés dans la littérature scientifique. Il s’agit le plus souvent de bactéries ayant développé une résistance aux antibiotiques habituels.
Complications psychologiques
Au-delà des complications médicales et chirurgicales, une greffe de cheveux peut également être à l’origine de séquelles psychologiques, en cas de résultat esthétique jugé insatisfaisant par le patient.
Insatisfaction du patient
Un résultat jugé inesthétique par le patient peut être vécu comme un échec personnel : densité insuffisante, ligne d’implantation trop basse ou artificielle, angulation anormale des cheveux, asymétrie de la zone traitée, etc. Un soutien psychologique, voire psychiatrique chez certains patients fragiles ou dysmorphophobes, doit être proposé. Une reprise chirurgicale peut secondairement être envisagée pour améliorer le rendu esthétique.
Troubles dépressifs
Plus rarement, certaines suites opératoires difficiles sur le plan fonctionnel et douloureux peuvent se compliquer de véritables troubles dépressifs réactionnels.
Une approche combinant soutien psychologique et antidépresseurs sur une courte période est alors nécessaire pour traiter cette dépression postopératoire invalidante. En résumé, complications médicales et déception esthétique après une greffe de cheveux peuvent avoir un retentissement psychologique majeur qu’il ne faut pas sous-estimer.